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81èmes ASSISES DU CONSEIL SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE DE L’AAE : LES OPÉRATEURS D'EAU ET D'ASSAINISSEMENT INVITÉS À FAIRE DE L'ACCÈS A L'EAU ET AUX SERVICES D'ASSAINISSEMENT UNE PRIORITÉ CONTINENTALE

mardi 7 mai 2019
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 « Financement, coopération et renforcement des capacités, des leviers pour l’amélioration de l’accès aux services d’eau potable et d’assainissement en Afrique » c’est ce thème qui guide les 81èmes assises du Conseil Scientifique et Technique de l’AAE qui se tiennent du 1er au 5 avril 2019 à Rabat au Maroc, sous les auspices de l’Office National de l’Electricité et de l’Eau Potable. À l’ouverture de la rencontre, le Directeur Général de l’ONEE, Président de l’AAE, Monsieur Abderrahim El Hafidi a présenté la situation alarmante de l’accès à l’eau potable et l’assainissement dans le monde en soulignant que 2,1 milliards de personnes, soit 30% de la population mondiale, n’ont toujours pas accès à des services d’alimentation domestique en eau potable et que 4,5 milliards, soit 60%, ne disposent pas de services d’assainissement gérés en toute sécurité. Concernant l’Afrique, il a indiqué que la moitié des personnes qui boivent de l’eau provenant de sources insalubres vivent sur le continent. Il a également précisé que la couverture des services d’eau potable gérés en toute sécurité est établie à seulement 24 % en Afrique subsaharienne, et le taux d’accès aux services d’assainissement y est de 28%. Monsieur El Hafidi a par la suite présenté la stratégie d’intervention de l’ONEE en Afrique, dans le domaine de l’eau potable et de l’assainissement ; celle-ci repose principalement sur l’accompagnement et l’assistance technique au profit des opérateurs de l’eau africains ainsi que le renforcement de leurs capacités techniques et managériales dans l’objectif de leur permettre d’améliorer leurs performances pour garantir l’accès à l’eau potable et l’assainissement à leurs usagers. Le Maroc est une source d’inspiration pour les acteurs du secteur, dira Dr Papa Samba Diop, Président du Conseil Scientifique et Technique, lors de son allocution. « Il y a tant de choses à découvrir, tant d’expériences à partager pour renforcer les capacités des membres de notre Association qui, depuis 40 ans, œuvre pour l’accélération de l’accès aux services d’eau et d’assainissement pour les populations africaines ». Le Président du CST a exhorté les 200 délégués venus prendre part à la rencontre à se mettre à jour des innovations techniques et technologiques pour répondre efficacement à la demande de la population ; il leur a aussi demandé de privilégier la coopération pour réduire les besoins de financement de l’investissement et de l’exploitation. Le Ministre de l’Energie, des mines et du Développement durable du Maroc, Monsieur Aziz Rabbah a quant à lui, évoqué le paradoxe de la gestion de l’eau inégalement accessible sur le continent. Il a invité les principaux acteurs à trouver les meilleures technologies pour gérer l’eau, abondante par endroit, et rare à d’autres endroits, tout en mettant un point d’honneur à sa qualité. Évoquant les conflits entre certains États Africains dus à la construction de barrages qui impactent l’accès à l’eau pour d’autres pays, le ministre a déclaré : « nous avons besoin de solutions technologiques pour gérer ces conflits politiques ; comment cette ressource qui est partagée par pas mal de pays africains peut, par le moyen de solutions technologiques adaptées, servir à tout le monde sans qu’il y ait un impact négatif sur les autres pays » et de lancer à l’endroit des délégués : « nous avons besoin de votre intelligence de gestionnaire pour trouver des solutions technologiques adaptées pour résoudre les conflits politiques en la matière ». Sur la question du financement, le Ministre a indiqué que les schémas classiques de financement à savoir, emprunt suivi d’appel d’offre, sont obsolètes et retardent la réponse aux besoins des populations ; il a invité les acteurs à adopter de solutions innovantes de partenariat public-privé-institutions financières qui permettront de répondre rapidement à la demande croissante et urgente de l’accès à l’eau et à l’assainissement. Cette demande qui, selon Monsieur Mohcine Jazouli, Ministre chargé de la coopération financière du Maroc « devrait continuer d’augmenter jusqu’en 2050 de 20 à 30% de plus que le niveau actuel ». Le stress hydrique menace directement de nombreuses régions en Afrique ; il est souvent dû au déficit d’infrastructures et bien souvent les ouvrages nécessaires ne sont pas à la portée financière d’un seul État a déploré le ministre, d’où la nécessité de « réfléchir à de nouvelles formes de coopérations visant à fédérer tous les acteurs clés, à mutualiser les moyens et initiatives des pays pour être en mesure de répondre à ce défi de taille ». Dans ce sens, il a plaidé pour « faire de l’accès durable et équitable à l’eau et à l’assainissement, une priorité au niveau continental » Enfin M Loïc Fauchon, Président du Conseil Mondial de l’eau, a pour sa part, regretté que l’offre en eau ne suive pas la demande malgré les efforts incessants des acteurs pour la rendre accessible à tous. Pourtant a-t-il fait remarquer « l’Afrique est une planète gorgée d’eau ». Il a par la suite pointé du doigt la croissance démographique galopante ainsi que la croissance des niveaux de vie qui « appellent chaque jour des masses d’eau supplémentaires ». La responsabilité majeure des opérateurs d’eau étant « de la sécuriser, de la traiter, de la distribuer et enfin de l’épurer », il a proposé la diversification des ressources disponibles comme solution pour satisfaire la demande agricole, industrielle ou domestique. Au-delà du pompage et du transfert, M Fauchon a préconisé le dessalement de l’eau et la réutilisation de l’eau, qui représentent de « formidables gisements de ressources en eau pour le futur » Abordant la question des barrages, il a reconnu la mauvaise presse qui entoure leur existence en dépit de leur absolue nécessité. C’est pourquoi il a appelé chercheurs et inventeurs à construire des barrages de nouvelles générations plus respectueux des hommes, de la nature et des écosystèmes qui non seulement permettront de stocker l’eau de manière durable mais aussi contribueront à mettre un terme aux crises locales, conséquences de l’absence ou de la faible capacité de stockage. Notons que la cérémonie d’ouverture de la 81ème session du Conseil Scientifique et Technique de l’AAE s’est achevée avec l’inauguration de l’exposition des prestataires de services et de matériels hydrauliques.

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