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Nzickonan Stéphanie

Nzickonan Stéphanie

Malgré le fait que l’accès à l’eau potable et à l’assainissement soit reconnu comme un Droit de l’homme depuis 2010, 1 personne sur 3 dans le monde n’a pas accès à de l’eau salubre. Ces données alarmantes, tirées du nouveau rapport commun de l’UNICEF et de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ont été rappelées le 9 décembre dernier à Ouagadougou, au Burkina Faso, à l’ouverture du symposium international sur la qualité de l’eau organisé par l’Association Africaine de l’eau en partenariat avec l’Office National de l’eau et de l’Assainissement (ONEA) du Burkina Faso et l’Agence des États-Unis pour le Développement International (USAID).

Les conséquences de cette situation sont toutes aussi désastreuses. En effet, environ 2,6 millions de personnes meurent chaque année de maladies liées à l’eau, ce qui fait de l’eau insalubre une des premières causes de mortalité au monde. Et l’action de l’homme est pointée du doigt par M. Alassoun Sori, Secrétaire Général du Ministère de l'Eau et de l'Assainissement du Burkina Faso. Pour lui, "l'utilisation incontrôlée de diverses substances nuisibles pour l'agriculture, le développement ces dernières années des activités minières avec l'utilisation incontrôlée de produits chimiques, la déjection des animaux dans les eaux de surfaces, engendrent des pollutions diverses et donc la détérioration de la qualité de l'eau." 

Pour faire face à cette situation, M Frédéric François Kaboré, Directeur Général de l’ONEA, appelle à la fédération des acteurs dans une perspective d’atteinte de la cible 3 de l’Objectif 6 de Développement Durable (ODD) qui projette d’améliorer, d’ici à 2030, la qualité de l’eau en réduisant la pollution, en éliminant l’immersion de déchets et en réduisant au minimum les émissions de produits chimiques et de matières dangereuses, en diminuant de moitié la proportion d’eaux usées non traitées et en augmentant considérablement, à l’échelle mondiale, le recyclage et la réutilisation sans danger de l’eau.

M Sylvain Usher, Directeur Exécutif de l’AAE se veut quant à lui pragmatique. Il invite ses pairs à passer à l’action « nous avons un grand défi à relever. Nos pays, et partant, nous, scientifiques, techniciens et chercheurs, devrions redoubler d’efforts en matière de qualité de l’eau. Nous avons l’intelligence, les compétences et les ressources nécessaires pour y parvenir. Agissons dès maintenant car l’agenda des ODD nous l’impose et si nous ne le faisons pas, ce sera à jamais ».

Toutefois, ces actions ne produiront des résultats concrets que si elles sont appuyées par les Etats. C’est pourquoi, la représentante résidante de l’OMS à Ouagadougou, Mme Alimata Jeanne Diarra Nama, invite les gouvernants à une plus grande implication dans les questions d’accès à l’eau potable "Lorsque les gouvernants auront garanti à chacun, l'accès à une eau salubre, un assainissement correct et une bonne gestion des ressources en eau, la lutte contre un grand nombre de maladies connaîtra une avancée énorme" a-t-elle déclaré.

Soulignons que la qualité de l’’Eau n’est pas une question fortuite pour l’Association Africaine de l’Eau. Il s’agit en effet de tout un programme de renforcement des capacités des laboratoires de contrôle de la qualité de l’eau des Sociétés d’Eau, imaginé et mise en œuvre par l’AAE sous le financement de l’USAID. Et ce symposium visait à faire le bilan à mi parcourt des programmes pour permettre aux experts de capitaliser sur les actions qui ont été entreprises ces dernières années et définir les orientations pour une meilleure prise en compte de la qualité de l’eau par les différentes parties prenantes du secteur et en particulier les autorités dirigeantes.

Le monde est confronté à une invisible crise de la qualité de l’eau, qui réduit d'un tiers la croissance économique potentielle des zones fortement polluées, et menace le bien-être humain et environnemental. C’est la conclusion d’un rapport publié le 20 aout 2019, par la Banque mondiale. En ce qui concerne l’Afrique, le continent demeure confronté à des défis majeurs dans le secteur de l’eau notamment en matière d’accès à l’eau potable et de surveillance de la qualité de l’eau.

Pour contribuer à l’amélioration de cette situation préoccupante et appuyer le Conseil des ministres africains en charge de l’eau (AMCOW) dans la vision africaine de l’eau 2025, l’AAE s’est engagée à développer des programmes pour accompagner les acteurs, dont notamment le programme de renforcement des Capacités de l’AAE (AfriCap) qui vise à promouvoir le partenariat dans le domaine de l’eau potable.

C’est justement pour faire le bilan a mis parcours de ce programme que l’Association Africaine de l’eau, en partenariat avec l’Office National de l’Eau et de l’Assainissement du Burkina Faso et l’USAID, a organisé du 9 au 11 décembre 2019 à Ouagadougou au Burkina Faso, son 1er Symposium International sur la Qualité de l’Eau. Sous le thème : "investir sur la qualité de l’eau pour la durabilité de la vie", ce symposium a réuni une centaine d’experts, ainsi que des partenaires au développement, des bailleurs de fonds et des étudiants en provenance de 12 pays d’Afrique et 2 pays d’Europe. L’objectif était de partager les expériences, de capitaliser sur les actions entreprises au cours de la mise en œuvre des programmes et de définir les orientations pour une meilleure prise en compte de la qualité de l’eau par les différentes parties prenantes du secteur et en particulier par les autorités dirigeantes.

Pendant deux jours, les experts réunis à Ouagadougou ont discuté des défis, du financement, du renforcement des capacités, des politiques et de la règlementation du secteur de l’eau en Afrique. À l’issue de leurs travaux ils ont formulé des recommandations contenues dans la déclaration suivante.

DECLARATION DE OUAGADOUGOU

Nous, participants au symposium international sur la qualité de l’eau, réunis à Ouagadougou, Burkina Faso, les 09 et 10 décembre 2019, quatre ans après la formulation des Objectifs de Développement Durable (ODD) prenant en compte les cibles 1 et 3 de l’objectif 6 relatives à la qualité de l’eau,

Déclarons ce qui suit :

Considérant que l’accès universel à l’eau et à un assainissement adéquat constituent des droits humains reconnus dans la charte universelle des droits de l’homme auxquels la plupart de nos pays africains ont souscrit ;

Considérant que la dégradation de la qualité de la ressource en eau affecte l’écosystème, la santé des consommateurs et un renchérissement des coûts de production ;

Considérant qu’un des outils stratégiques dont la plupart de nos pays déploie pour s’assurer de la qualité de l’eau est le Plan de Gestion de la Sécurité Sanitaire de l’Eau (PGSSE), Réalisant que la sécurité de l'eau est un facteur clé du développement sociopolitique et économique de l'Afrique,

Convaincus que sans des politiques et réglementations adéquates, dotée de ressources matérielles, financières et humaines en quantité et en qualité suffisante, la mise en œuvre du contrôle et suivi de la qualité de l’eau ne saurait être effective,

Edifiés de ce que le développement des partenariats Sud-Nord et Sud-Sud à travers différents canaux de réseautage constitue un des leviers importants pour le renforcement des capacités des acteurs locaux à travers le benchmarking et les partenariats par pairs,

Formulons les recommandations suivantes :

Au Plan des Politiques et Réglementations :

1. Elaborer et mettre en place des politiques contraignantes pour les usagers d’eau en vue de la sécurité sanitaire de l’eau ;

2. Développer une synergie entre les cadres de concertation existants et vulgariser leurs résultats ;

3. Systématiser la prise en compte de la qualité de l’eau dans les projets et programmes d’adduction d’eau ;

4. Développer une éducation environnementale au profit des scolaires et des ménages ;

5. Prendre des mesures incitatives pour les investisseurs privés dans la qualité de l’eau ;

6. Promouvoir le développement des directives africaines sur la qualité de l’eau.

Au Plan du renforcement des capacités :

1. Encourager des partenariats entre les sociétés d’eau (WOP) ;

2. Mettre en adéquation les curricula de formation avec les besoins des laboratoires de contrôle de la qualité de l’eau ;

3. Mutualiser les ressources des centres de formation et universités existants dans les pays ;

4. Renforcer le partenariat entre les instituts de recherche et les sociétés d’eau sur des problématiques de la qualité de l’eau ;

5. Sensibiliser les acteurs (industrielle, minier, etc.) sur les mesures anti-pollution pour une eau brute moins polluée

Au Plan du Financement :

1. Mobiliser diverses taxes (Pollueur-payeur, prélèvement, TVA…) et une fiscalité environnementale pour le financement de la qualité de l’eau ;

2. Exonérer les taxes sur l’acquisition des équipements et consommables pour le suivi de la qualité de l’eau ;

3. Renforcer le plaidoyer pour la mobilisation des fonds des bailleurs pour le suivi de la qualité de l’eau ;

4. Plaider pour une affectation des ressources pour le suivi de la qualité ;

5. Mise en place d’un fonds d’équipement des laboratoires de suivi de la qualité de l’eau.

Fait à Ouagadougou, le 11 décembre 2019

L’Association Africaine de l’Eau porte à la connaissance des acteurs du secteur de l’eau, de ses membres et partenaires au développement, qu’elle organise, du 9 au 11 décembre 2019, à Silmandé Hotel Ouagadougou au Burkina Faso, un Symposium sur la qualité de l'Eau, sous le thème : «INVESTIR SUR LA QUALITE DE L'EAU POUR LA DURABILITE DE LA VIE ».

Ce symposium a pour objectif global de fédérer les acteurs de haut niveau sur la question de la qualité de l’eau dans une perspective d’atteinte de l’ODD 6.1 et 6.3 relatif à la qualité de l’eau.

Il vise à fournir aux décideurs un aperçu des meilleures pratiques en cours en termes de contrôle de la qualité de l’eau, offrir une plate-forme de partage et d’échange de connaissances scientifiques et technologiques de présentation des résultats de recherche et des innovations, entre les parties prenantes et le transfert des connaissances au profit de l’Afrique.

Les inscriptions ont ouvertes jusqu'au samedi 7 décembre 2019.

Pour plus d’information merci d’envoyer un mail à : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.  et à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

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(Agence Ecofin) - Au cours de l’année 2020, le projet d’alimentation en eau et d’assainissement rural va lancer les travaux d’approvisionnement de 60 villages camerounais en eau potable, a-t-on appris au cours de la toute première session du comité de pilotage de ce projet gouvernemental.

Doté d’une enveloppe globale de 30 400 000 USD, ce projet permettra de construire 80 châteaux d’eau d’une capacité globale de 8900 mètres cubes, 995 bornes-fontaines, 242 km de tuyauteries. Il est également prévu l’installation de panneaux solaires dans les stations de pompage.

Ce projet, qui s’étendra sur une période de 4 ans, contribuera à améliorer le taux d’accès à l’eau potable au Cameroun, qui est de seulement 45% en milieu rural, contre environ 77% en zone urbaine, selon une étude de l’Institut national de la statistique (INS) datée de 2018.

Alors que le changement climatique entraîne des pluies diluviennes dans certaines régions d'Afrique, elle se traduit par une sécheresse persistante sur son cône sud.

Après trois années de pénurie en eau, la situation a atteint à l'été austral 2017-2018 (l'hiver dernier dans l'hémisphère Nord) un niveau critique dans la ville du Cap (Afrique du Sud).

Face à la presse lundi dernier, Lindiwe Sisulu, la ministre sud-africaine de l'Habitat et de l'Eau, a tenté tant bien que mal de peser chacun de ses mots. Objectif : ne pas créer la panique. Pourtant, l'heure est grave. L'Afrique du Sud connaît un stress hydrique inédit après un été anormalement chaud et sec, une pluviométrie inférieure à la moyenne et une augmentation de la consommation d'eau. Les niveaux des barrages à travers le pays ont chuté de 10 à 60 % par rapport à 2018, selon un rapport récent du département des eaux.

Pire sécheresse de l'histoire

« Les précipitations sont de plus en plus difficiles à prévoir. Ce que nous constatons, à l'instar d'autres régions du monde, c'est que la saison sèche devient plus longue, plus rude et plus intense. Le changement climatique est une réalité et affecte l'Afrique du Sud », a expliqué la ministre, citée par l'AFP. Or l'accès à l'eau dépend de trois facteurs distincts, mais interdépendants. Le premier et le plus évident est le niveau des précipitations. Le deuxième est la conception des systèmes de distribution d'eau et le troisième est la manière dont les gens réagissent lorsqu'il y a pénurie. Pour éviter le pire, les autorités ont décidé de prendre les devants. « Nous travaillons dur pour éviter le redoutable phénomène du jour zéro et nous avons donc annoncé des restrictions d'eau », a fini par lâcher Lindiwe Sisulu au bout d'un long face-à-face avec les médias. Officiellement, les autorités sud-africaines ont imposé des restrictions d'eau dans les principales villes du pays. Résultat : plusieurs zones du centre et du nord du pays ont été privées d'eau ces derniers jours alors que l'Afrique du Sud est en proie à une vague de chaleur. Un scénario qui n'est pas sans rappeler ce qui s'est passé l'an dernier dans la ville du Cap, à la pointe sud-ouest de l'Afrique du Sud, 4 millions d'habitants. En 2018, la ville a échappé de justesse au jour zéro, au prix de restrictions d'eau drastiques toujours en vigueur. Selon Garth Sampson, porte-parole du bureau météorologique sud-africain de Port Elizabeth, « nous devons faire passer le message. C'est terrible. Cela ne va pas disparaître. Beaucoup de records sont battus ».

La Côte d’Ivoire vient de se doter d’une Association Nationale Toilettes pour tous (ANT-CI). L’Assemblée Générale constitutive a eu lieu le mercredi 30 octobre 2019, dans les locaux de l’Office National de l’Assainissement et du Drainage (ONAD), en présence du Directeur Général de cette structure étatique, et du Directeur Exécutif de l’AAE. À l’issue des Elections, Mlle Sié Julienne, ingénieure hydraulicienne à l’ONAD, a été portée par ses pairs à la tête de l’association pour un mandat de trois ans.

L’ANT—CI est une émanation de l’Organisation Mondiale des Toilettes, fondée en 2001, et qui vise à constituer un réseau de toutes les organisations sanitaires et d'assainissement, afin de partager les savoir-faire, de peser dans les médias et d'influencer les gouvernements, pour la mise en œuvre de politiques de santé publique et d'assainissement plus efficaces.

En effet, selon le rapport du Programme commun OMS-UNICEF de suivi de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement 2017, environ 60 % de la population mondiale, soit 4,5 milliards de personnes, n’ont pas de toilettes à la maison ou dispose de toilettes qui ne permettent pas une gestion hygiénique des excréments, et 892 millions de personnes dans le monde pratiquent la défécation en plein air, et sont privées de sanitaires. Les matières fécales ne sont donc ni recueillies ni traitées.

Pour contribuer à l’atténuation de cet état de fait, en favorisant l’accès à des toilettes pour tous, le Conseil Scientifique et Technique de l’AAE à travers son comité spécialisé en charge de l’assainissement, a incité ses membres à créer des associations Nationales des Toilettes dans leur pays. Ainsi celle de la côte d’ivoire vient s’inscrire dans un contexte local marqué par 22% de la population totale, soit 3,5 millions de personnes, pratiquant la défécation à l’air libre (MICS, 2016) . L’ANT entend ainsi contribuer à l’objectif du gouvernement, qui prévoit éradiquer totalement la pratique de la défécation à l’air libre en milieu urbain, et la faire reculer en milieu rural de 51% à 15% d’ici 2030.

La nouvelle présidente de l’ANT a remercié ses pairs pour le choix porté sur sa personne et lancé un appel à l’unité de tous les acteurs de l’assainissement afin d’atteindre les objectifs fixés par l’association.

Du 15 au 17 Octobre 2019, s’est tenue à Abidjan, en Côte d’Ivoire, la première Assemblée Générale de l’Association Panafricaine des Acteurs de l’Assainissement Autonome (APAA). Cette rencontre, qui se voulait une réunion de coordination, d’orientation et de suivi de l’état d’exécution du plan d’action de l’APAA, a vu la participation d’une cinquantaine de représentants d’associations de vidangeurs d’Afrique, ainsi que des partenaires.

Pendant 2 jours, les acteurs de l’assainissement ont discuté de la situation et des besoins de l’assainissement non collectif dans chacun de leurs pays, évalué le niveau d’exécution du plan d’action de leur association et se sont accordé sur les attentes de l’APAA vis-à-vis des gouvernements, des partenaires.

À l’ouverture de l’AG, le président de l’APAA, M Ibra SOW, a invité ses pairs à l’action : agir pour faire face à la vétusté des équipements, pour une meilleure qualité des services, pour une généralisation de la vidange mécanique, pour une formalisation des acteurs et pour que dans toutes les villes d’afrique, il existe des stations de traitement des boues de vidange. Il a affirmé sa conviction que cette assemblée générale sera le déclic pour des lendemains meilleurs dans le domaine de l’assainissement.

Monsieur Sylvain USHER, Directeur Exécutif de l’AAE, s’est, quant à lui, dit admiratif des témoignages rendus par les vidangeurs eux-mêmes, comment grâce à l’Association, leurs activités qui, jadis, étaient considérées avec mépris, soient devenues sujets d’intérêt dans leurs différents pays, et qu’ils soient de plus en plus associés aux projets d’amélioration de l’assainissement. Il les a invités à aller de l’avant, pour faire progresser le niveau de l’assainissement en Afrique.

Représentant le Ministre de l’assainissement et de la salubrité, M. AKA Lambert a annoncé la volonté du ministère d’accompagner les vidangeurs de Côte d’Ivoire mais également d’accompagner l’APAA en général.

De l’avis des participants, cette rencontre a été enrichissante. Les échanges qu’ils ont eu entre pairs leur a permis de comprendre les réalité des autres pays, d’ajuster leur plan d’action et d’avoir des armes pour mener le combat dans leur pays respectif. Ils ont émis le vœu de la régularité de telles rencontres pour que tous progressent ensemble. L’assemblée générale de l’APAA s’est achevée avec le lancement de l’initiative "une ville, une Station de Traitement des Boues de Vidange".

L’Association Panafricaine des Acteurs de l’Assainissement Autonome (APAA) a été portée sur les fonts baptismaux, le 17 février 2019, à Cape Town en Afrique du sud, en marge de la conférence Internationale AfricaSan5/FSM5.

Ingénieur des techniques en Bâtiment et Travaux publics, Tibus Kouadio est le patron d’une société de prestation immobilière. Avec un personnel de 25 employés, il conçoit des plans d’architecture, réalise des études de faisabilité techniques et supervise des chantiers de construction.

En effet, les affaires marchaient assez bien pour lui jusqu’à ce qu’il atteigne des bénéfices de près de 20 millions. Subitement, tout s’est arrêté. Les marchés sont devenus de plus en plus rares. Un ensemble de difficultés qui l’ont conduit à la crise, l’obligeant à garder que 5 postes sur l’ensemble de son personnel. Ne pouvant plus supporter les charges d’entretien, Tibus a cédé une partie de ses biens pour faire face à ses charges et continuer de soumissionner à des marchés publics.

Se rendant à la mairie d’Abobo pour une formalité administrative, Tibus découvre sur un tableau d’affichage, l’appel à proposition du projet SSD en vue de recruter des TPE intéressées par le marketing de l’assainissement. « Je me suis dit pourquoi ne pas essayer » a-t-il confié. Le projet de prestation de services d’assainissement (SSD) financé par USAID, collabore avec les mairies pour mettre en place une chaine d’approvisionnement locale. L’objectif est de former et engager le secteur privé dans la fourniture de services d’assainissement ‘’SaniPlus’’* aux ménages à faibles revenus à travers une prestation commerciale. A la suite du processus de sélection, Tibus est retenu et entame sa formation sur la construction des produits d’assainissement ‘’Sani Plus’’. Le niveau de qualité avec lequel les ouvrages sont réalisés et le procédé utilisé pour la réalisation de puits perdu avec des buses en béton sont pour lui innovants et porteurs.

Travailleur et respectant les standards de qualité de la marque, Tibus a commencé à se faire un nom dans le secteur du marketing de l’assainissement. Il réalisait de plus en plus d’ouvrages bien que les revenus générés par la vente des produits Sani Plus étaient assez inférieurs aux coûts de réalisation des grands chantiers immobiliers. « Je préfère gagner un peu un peu chaque jour, que gagner gros une fois et ne plus rien avoir après », tels sont les propos de cet entrepreneur.

Avec ses économies, il créé une seconde entreprise exclusivement dédiée à la vente des produits d’assainissement ‘’Sani Plus’’. En moins de 12 mois d’activités, Tibus a fait plus de cent quinze ouvrages d’assainissement (toilettes, fosses septiques et puits perdus) pour un chiffre d’affaires d’environ 19 000 USD. Avec son volume d’activité croissant, il a recruté 7 employés dont les salaires sont financés par les revenus générés par ‘’Sani Plus’’. Ce qui lui fait désormais un effectif cumulé de 12 salariés.

Aujourd’hui, Tibus utilise les ressources générées dans le cadre de Sani Plus pour préfinancer les frais relatifs aux dossiers d’appel d’offres et envisage d’agrandir son business de vente de produits d’Assainissement Sani Plus pour couvrir toutes les communes d’Abidjan.

« Sani Plus » est la marque de produits d’assainissement de qualité et à faibles coûts, créée par le projet.

Speak Up Africa, un Groupe d’action politique et de plaidoyer, et l’Association africaine de l’eau (AAE), une plateforme continentale qui rassemble des opérateurs du secteur de l’eau et de l’assainissement, ont le plaisir d’annoncer la création d’un partenariat formel. Ce partenariat soutiendra la mise en œuvre de la Vision africaine de l’eau pour 2025 et favorisera le partage des connaissances sur le secteur africain de l’eau et de l’assainissement.

Les deux organisations ont signé un Protocole d’accord (PdA) en marge de la réunion des partenaires des secteurs de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène de la Fondation Bill & Melinda Gates qui s’est tenue le mois dernier à Lusaka, en Zambie.

Grâce à une étroite collaboration, cet accord verra ces deux partenaires collaborer davantage avec les parties prenantes clés sur les questions relatives au secteur de l’eau et de l’assainissement. En outre, l’AAE et Speak Up Africa vont aligner leurs activités en partageant leur expertise et leurs ressources de communication pour avoir un impact encore plus grand.

« La pertinence de l’économie circulaire dans la réalisation de l’accès à l’eau et à l’assainissement pour tous en Afrique », tel est le thème des 83èmes Assises du Conseil scientifique et Technique de l’AAE qui se tiennent du lundi 11 au 14 novembre 2019 à Kampala, la capitale ougandaise.

Présidée par Dr. Chris EBAL, Président du Conseil d’Administration de la National Water and Sewerage Corporation, la cérémonie d’ouverture a donné lieu à une série de messages en lien avec le thème de la rencontre. D’abord, Eng. AMAYO Johnson, représentant Dr. Eng. Silver MUGISHA, Directeur Général de la NWSC a félicité l’AAE pour le choix de ce thème en ce sens que « nous vivons dans un environnement où les ressources se raréfient en quantité et en qualité tandis que la population s’accroît. L’usage de l’économie circulaire devient une alternative car il met l’accent sur la récupération et le recyclage" et permettra de rendre les ressources disponibles.

Pour Mr. Sylvain USHER, L’économie circulaire est une opportunité de renouvellement, de croissance et de stabilité, c’est un modèle d’avenir dont nous devons nous accaparer pour gagner notre combat en faveur de l’accès à l’eau et à l’assainissement en Afrique.

Dr. Papa SAMBA à son tour a soutenu que « alors que plusieurs modèles de développement durables tournent autour du concept « faire plus avec moins », l’économie circulaire inclut la notion de récupération. Les eaux usées sont aujourd’hui considérées, en usage agricole, comme des déchets qui peuvent être réutilisés en bénéficiant des nombreux nutriments qu’elles contiennent. Il faudrait également voir comment améliorer la gestion du cycle de l’eau en sécurisant les installations et les infrastructures de collecte et de traitement ; en limitant, voire réduisant à zéro les sources de pollutions, maîtriser les ruissellements des eaux urbaines, industrielles et agricoles en luttant contre les macro et micro déchets sur le littoral et en mer ».

Enfin, Dr. Chris EBAL, président du Conseil d’administration de la NWSC a affirmé que « Les populations sont conscientes que l’eau est un droit humain qui ne se discute pas… La pertinence de l'économie circulaire dans la réalisation de l'accès à l'eau potable et à l'assainissement pour tous en Afrique ", est choisie comme une question d'actualité qui transcende le continent africain et est adaptée au défi mondial actuel de la réalisation des ODD. C'est pour cette raison que nous avons choisi en Ouganda le slogan "l'eau pour tous", reflétant notre désir de voir davantage de citoyens avoir accès à des services améliorés ».

Notons qu’au cours de la cérémonie d’ouverture, le secteur de l’eau et de l’assainissement de l’Ouganda a été présenté aux délégués.

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